"Poupées, je vous aime" de Marie-Jo Bourguet

Pour l'apéritif thématique de mars 2016, Marie-Jo, a replongé dans l'enfance l'auditoire qui était venu l'écouter. Dans l'enfance mais plus particulièrement, dans le monde des poupées-jouets. Le mot poupée vient du latin Poupa qui veut dire petite fille.

La poupée occidentale : Depuis l'histoire de l'humanité, des représentations féminines existent : idoles, déesses... ainsi que des poupées pour les fillettes, qui par mimétisme, copient leurs mères. Des poupées ont été retrouvées dans des tombeaux d'enfants égyptiens. On parle de poupée quand le corps est articulé. Marie-Jo, lors d'un diaporama complet a montré des poupées du IVème avant Jésus-Christ, des poupées grecques en os sculpté de l'époque byzantine, d'autres, moulées en terre cuite et séchées au soleil ou en bois, de l'époque romaine.

Les poupées anciennes : C'est cette catégorie, que Marie-Jo, collectionneuse et passionnée par les poupées, a développé. Dans les familles aisées, les poupées sont en bois, et même ivoire, pour les plus pauvres, argile, paille et chiffon ou simples figurines en carton pâte. Les premières gravures représentant des fabricants de poupées datent du Moyen-Age. Puis c'est au cours du XVIIème siècle que la demande explose. L'Allemagne en produit beaucoup. Les corps sont alors en bois, les vêtements très luxueux. C'est en Hollande que l'on trouve la première reproduction représentant un magasin de poupées. Le XVIIème siècle voit également l'apparition de la première maison de poupées, du premier catalogue de poupées. Les poupées se font désormais en cire. Les Anglais excellent dans cet art. Les artisans italiens, immigrés à Londres, ne sont pas en reste avec de très belles poupées aux corps en chevreau et aux têtes et membres en cire. C'est au milieu du XIXème siècle, qu'un matériau français, le parian, analogue à la porcelaine, ayant l’apparence du marbre de Paros (d'où son nom) servira à réaliser les têtes (yeux). A la fin du XIXème siècle, les poupées de porcelaine aux cheveux naturels, en perruques (implanté)s sont de véritables merveilles comme les poupées Jumeau, du nom du fabricant français dont l'usine est à Montreuil (93), qui sont souvent livrées en sous-vêtements, les tenues variées et riches s'achètent à part. Sa tête est en porcelaine de Sèvres, les bras en bois, carton ou cuir. A cette époque, 30 000 poupées sont fabriquées par an. Le monde de la poupée évolue, on trouve des poupées qui parlent, des poupées qui envoient des baisers, des poupées nageuses ainsi que des poupées mode et des poupées en costume des différentes colonies françaises. La célèbre "Bleuette" a été créée en 1905 par les éditions Gautier-Languereau pour le lancement du journal La Semaine de Suzette. C'est la S.F.B.J.(Société Française des Bébés et Jouets) qui la fabriquait. Elle était offerte en prime pour tout abonnement. Les 20 000 premières "Bleuette" furent très rapidement distribuées. Ces premières "Bleuette" sont maintenant très rares et les collectionneurs en offrent des prix élevés. Le celluloïd, matière légère qui se souffle facilement dans les moules, puis dans les années 50, le polyéthylène vont permettre la fabrication des modèles Petitcolin (1907), Raynal (1922), Gégé (1933), Bella (1946), Clodrey (1952) puis Corolle (1979).

Il ne faut pas oublier d'ajouter les collections de prestige, les poupées portant des costumes traditionnels de pays étrangers. Marie-Jo, qui avait un diaporama très complet sur un sujet qu'elle maîtrise parfaitement a également évoqué Robert Capia, le célèbre antiquaire, expert dans les jouets et les poupées, dont la boutique se trouvait dans le Passage Véro-Dodat (Paris Ier).

Un grand merci à Marie-Jo qui permit au public féminin de revivre une partie de son enfance grâce aux souvenirs évoqués au détour d'une photo et aux belles poupées de sa collection qu'elle avait apportées pour la soirée. Marie-Jo ne se contente pas de courir les brocantes, vide-greniers et ventes pour acheter des poupées, elle les répare et les habille en costume d'époque.