Club-lecture du jeudi 12 décembre 2019

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Plusieurs ouvrages furent présentés au cours du club-lecture :

- "Par les routes" de Sylvain PRUDHOMME (2019) L'auteur, né en 1979 à la Seyne sur Mer, a écrit de nombreux romans et reportages sur l'Afrique où il y a vécu et travaillé. Il a reçu plusieurs prix : prix Luis Guilloux, prix révélation, prix François Billetdoux,  prix Landerneau et prix Femina 2019 pour "Par les routes".     Sacha, écrivain victime de la page blanche, décide de quitter Paris pour la Provence où il va, par hasard, retrouver un ami et ancien colocataire "l'autostoppeur", perdu de vue depuis 20 ans. Cet autostoppeur compulsif part pour quelques jours, plusieurs semaines en auto-stop à travers la France. C'est, pour lui, un besoin viscéral pour rencontrer des personnes de tous âges, de toutes conditions sociales. Il s'invite dans leur vie, les prend en photos, se compose un tiroir de souvenirs. Avec les absences de plus en plus fréquentes de l'autostoppeur, Sacha va peu à peu s'intégrer à la famille et prendre la place laissée vacante. L'écriture est simple, le style est allégé, les phrases sont courtes. Il y a peu d'action mais une atmosphère de liberté et de joie, de sentiments et sont traitées les remises en question liées à l'amitié, à la fidélité, aux idéaux de jeunesses, aux choix de vie et aux renoncements.  A lire.

- "Une histoire de France" de Joffrine DONNADIEU (2019) L'auteure, née en 1990, est diplômée du cours Florent et formée à la direction de centre sociaux-culturels. Depuis 2011, elle a créé des espaces d’expression dans différentes structures, notamment pour les enfants et adolescents en psychiatrie.    Toul, 1999. À neuf ans, Romy est abusée pour la première fois par France, une voisine.Son enfance soudain se déchire comme une robe de princesse. Romy entre en guerre. De neuf à dix-neuf ans, nous la voyons se battre contre le chaos qui grandit, contre l’attachement invivable qu’elle ressent pour France, contre un ordre social dont elle ne comprend pas les règles, contre ce corps féminin qui va devenir son principal ennemi.  Avec un sens exceptionnel de l’observation, description d'un milieu social et géographique rarement fréquenté en littérature : tous les personnages sont des militaires de la base de Toul, des ouvriers de chez Kleber, des zonards du canal, toujours décrits avec une empathie discrète. Implacable, radical, ce premier roman impressionne par la puissance et la précision de son écriture.

- "Un jardin en Australie" de Sylvie TANETTE (2019) L'auteure, née en 1965 à Marseille Sylvie Tanette est journaliste et critique littéraire, elle a été chroniqueuse pour le Monde des Livres et à France Culture.
Tout commence dans les années 30. Ann, née dans la bonne bourgeoisie de Sydney, choisit contre l’avis de sa famille de suivre son mari aux confins du désert. Elle aura toute sa vie le projet fou d’y faire pousser un parc luxuriant. Soixante-dix ans plus tard, une jeune Française, Valérie, dirige un festival d’art contemporain dans la même région reculée. Sur un coup de cœur, elle s’installe dans une maison décrépie mais envoûtante, entourée de plantations désormais délaissées.  Ann veille secrètement sur ce qui reste de son jardin. Et bien qu’elles ne puissent se connaître ni même se croiser, elles se rencontrent par-delà les années dans cet envoûtant coin de verdure. Un havre de liberté. Un jardin à soi.  A lire

- "les choses humaines" de Karine Tuil (2019) L'auteure, née en 1972 à Paris, est une romancière française. Ses livres ont pour thèmes les contradictions des individus et les hypocrisies de la vie contemporaine, en proposant une analyse sans complaisance de la société. "les choses humaines" ont obtenu le Goncourt des Lycéens et l'Interallié. Livre très bien construit : Les quatre premiers chapitres sont autant de présentations des quatre principaux personnages : d'abord Claire, brillante essayiste féministe, puis Jean son ex-compagnon, journaliste politique vedette de la télévision, Adam Wizman, son nouveau compagnon et enfin Alexandre, le fils de Claire et Jean, étudiant prometteur à Stanford. Ces chapitres sont un régal par leur façon de caractériser de façon incisive et précise la psychologie des personnages, on cerne parfaitement leurs ressorts intimes, leurs failles éventuelles.  On attend  la "diffraction", titre de la première partie. La diffraction  est le phénomène  par lequel les rayons issus d'une source ponctuelle sont déviés de leur trajectoire rectiligne lorsqu'ils rasent les bords d'un obstacle opaque. Lorsque l'obstacle arrive, le roman s'enflamme, le rythme s'emballe, les pages se tournent avec fébrilité. Reste à savoir quel personnage va en être le déclencheur. Reste surtout à savoir comment chacun va se diffracter et voir sa vie bouleverser par la violence du choc qui le touche directement ou indirectement. Et là, le roman prend une ampleur inouïe en brassant avec force sans perdre de vue ses personnages et leur devenir. Le lecteur ne peut qu'être profondément questionné sur son positionnement de Claire face à l'affaire, c'en est souvent dérangeant car la journaliste va changer de d’idée dans la mesure où elle est touchée personnellement et elle va revenir sur sa position.  Les Choses humaines, c’est aimer, être aimé, jusqu'à l'inverse, jusqu'au point de non retour, les erreurs... tant de choses humaines. La complexité de la société française y est décrite, décryptée, décortiquée. Un tourbillon au cœur de la société d'aujourd'hui dans ce qu'elle contient de plus redoutable. Qu'est-on prêt à faire pour sauver sa place ? Dans la seconde partie, on va suivre le procès, les différentes vérités, l'auteur et la victime et se questionner au fur et à mesure des plaidoiries. A lire

 

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