ATELIER ÉCRITURE DU MOIS DE JANVIER 2021

Publié le

illustrations, cliparts, dessins animés et icônes de stylo avec symbole @ - plume ecriture

Séance du jeudi 7 janvier 2021
Thème : « Abandonner »


 

Faire un acrostiche avec le mot  "abandonner" sur le thème de l'abandon. Si cela  rime c'est encore mieux

Ah, laissez-moi respirer
Bouleversée que je suis
A l'aube d'un nouvel été,
Nébuleuse, nourrie d'ennui,
Donnez à mon état anxieux
Ô Manne bienfaitrice,
Nourriture céleste des Dieux!
Nature souvent salvatrice
Endormez mon tourment
Rendez-moi le sourire d'avant ! 

 

 

 Sur un banc, dans un parc, vous trouvez un objet abandonné (sans valeur vénale). Quel est cet objet ? Décrivez-le ? Que faites-vous ?


Un petit tas difforme sur un banc, une tâche avachie, sans forme. C’est un doudou, un petit ours brun. Il est tout mou, tout mouillé, tout mourant. Sa fourrure lavasse s'effiloche, une de ses pattes ne tient qu'à un fil et l'autre essaie de s'y accrocher pour ne pas la perdre. Attendrie, je le prends dans mes mains ; il semble me regarder, implorant secours. Ses yeux me dérangent : l’un brillant de noirceur me fixe et m'interroge, l'autre, à moitié retourné apparaît et disparaît par à coups. 
Je pense à l'enfant qui l'a laissé tomber de sa poussette. Sans doute n'a-t-il eu de cesse de le réclamer et de le chercher ; le soir, seul dans son lit, il a dû se sentir abandonné. Son cœur débordait de tristesse et de colère. 
Il pense à son doudou, son doudou tout doux qui a passé la nuit sous la pluie ; un chien l'a peut-être trouvé, mordillé puis abandonné. Un promeneur l'a déposé sur ce banc. 
C'est ce geste qui a sauvé ce petit nounours. Je le frotte et l'emporte à la mairie aux objets trouvés. Et le petit ours va attendre désespérément, tel un orphelin, que son jeune maître vienne le récupérer. 

 

 

En pleine campagne vous découvrez une maison abandonnée, en ruine depuis longtemps. Vous entrez dans cette maison. Racontez ce que vous découvrez,  ce que vous ressentez, ce que vous imaginez, ce que vous allez faire...


 1.Dans la région de vacances où nous avons décidé de passer quelques jours, les villages sont peu nombreux et il n'est pas rare de découvrir de vieilles masures abandonnées. Mon petit fils qui m'accompagne est fou de vieilles pierres et le jour où au détour d'un chemin empli de ronces, nous découvrons un vieux mas provençal, c'est l'euphorie… 
Nous pénétrons dans cette maison délabrée aux vieilles pierres éparpillées sur un sol rocailleux, où les oiseaux ont fait leurs nids, les fourmis ont envahi le sol et les abeilles bourdonnent autour de nos oreilles. 
Toute seule, je serais restée sur le pas de la porte qui n'existe plus vraiment, mais portée par l'enthousiasme et la curiosité de Raphaël nous nous enfonçons dans les décombres. 
Car il s'agit bien de cela. Des pièces à moitié démolies dans lesquelles petit à petit nous découvrons de vieux meubles tout moisis, un évier tout cassé, et au fond d'une pièce qui devait être une salle à manger, une cage à oiseaux, en bois tout effrité, à moitié cassée dont l'ouverture est béante mais remplie encore de mangeoires pleines de graines destinées aux oiseaux. Cette découverte met Raphaël en émoi, il veut comprendre, l'emporter en souvenir, la faire parler... Mais je lui fais remarquer que peut-être une main invisible vient sûrement chaque jour remplir les mangeoires pour les oisillons de passage qui s'introduisent sans problème par le toit totalement détruit et par lequel tous les animaux du coin et notamment les oiseaux peuvent s'introduire et venir peut être se nourrir d'autant plus que nous sommes en hiver et qu'il gèle à pierre fendre. 
Alors Raphaël, résigné, laissant parler la raison et son grand cœur accepte de ne rien toucher et de laisser sa trouvaille en l'état.

 2.Il m'arrive souvent de prendre des sentiers rocailleux et solitaires. Quelquefois, lasse de leur ingratitude, je reviens sur mes pas... Mais alors là, j'étais payée en retour : une vieille bâtisse en pierre qui tenait  debout, elle avait encore ses lourdes lauzes sur le toit, une jolie porte en bois avec une serrure ouvragée, j'entrais, elle ne résistât pas. Il n'y avait plus rien, le vide, un grand vide, rien que du vide… Et, pourtant, là, sur un rebord de fenêtre : un livre : "Les Contes de Perrault" illustrés ! C'était mon enfance qui arrivait par cette croisée, "la grand-mère qui se fait dévorer par le loup, ouh ! L’astucieux Petit Poucet, l'Horrible Ogre qui avale les petits enfants, la Citrouille qui se transforme en Carrosse... Tout est merveilleux, tout est possible, il suffit d'imaginer ! Les vieilles choses nous rattachent au présent et nous allons vers l'avenir avec tous ces trésors ! C’est magnifique, c'est magique, c'est fantastique, un livre dans une vieille maison et tout s'anime... 

 

 

 Quelqu'un a ou va abandonner un projet qui lui tenait pourtant à cœur. Quel est ce projet ? Pourquoi doit-il l'abandonner ? Quel est son ressenti face à cette perte ?


1.Obtenir la consécration, faire partie des lauréats de la littérature, voilà ce que souhaite un ami quand il lui prend l'envie d'envoyer ses ébauches de roman à un éditeur parisien. Il y croit, il veut devenir quelqu'un, celui qui montrera au monde entier, à sa famille, à ceux qui se moquent de lui qu'il est capable de faire partie de la "noblesse parisienne", les patriciens. 
Son projet est ambitieux et même s’il sait qu'il est semé d'embuches il veut y croire... Il se donne tous les moyens ; il passe des heures à écrire, à se relire, à corriger, à remodeler son roman pour que celui-ci soit crédible, soit remarqué, soit un "best seller"... mais pourtant ??? 
Quelque chose le bloque mais quoi ??? 
Quand il lit à ses heures perdues les romans qui sont retenus par le jury du Goncourt, du Femina, du Renaudot, par tous ces gens qui choisissent des livres soi-disant extraordinaires, inédits, sortis des sentiers battus, il sait qu'il ne sera jamais retenu…
Il n'a pas la fibre excentrique, celle qui fait dresser les cheveux sur la tête. 
Lui il est simple, perclus de bons sentiments. Alors..... !!!! 
Il écrit comme les écrivains du XXème siècle, avec poésie, délicatesse dans un vocabulaire recherché, avec des phrases bien faites, bien ponctuées, bien pensées, pas dans ce jargon désordonné dans lequel se complait la plupart des écrivains de 2020. 
Alors dépité, il abandonne son projet... 
Il ne veut pas essuyé un échec, un refus… 
Il préfère rester dans son jus plutôt que de se confronter à tout ce monde pédant, snob pour la plupart, dans lequel il ne se reconnait pas. 
Peut être fera  t-il lire ses écrits à l'atelier d'écriture dont il fait partie. 
Eux qui vivent près de chez lui comprendront sa démarche, après tout ils se ressemblent un peu même si certains d'entre eux sont plus originaux que d'autres dans l'ensemble leur volonté est identique : écrire bien avec ses tripes, ses joies, ses peines. 
Bien que triste, sa décision est prise, il abandonne son projet et va continuer d'écrire pour lui, dans le vocabulaire du siècle dernier, son siècle à lui. 

2.Comme c'est jubilatoire d'avoir un projet : on se sent devenir "autre", en quelque sorte prendre des ailes... oui mais... Le Fatum est là, le destin vous coupe l'herbe sous les pieds. Vous rêviez de l'ouverture d'un magasin de frivolités et voilà que le nuage noir loin encore de votre habitation se rapproche et bientôt, s'accroche à la cheminée ! Les crédits ne sont pas débloqués et puis et puis, tout s'épuise et s'écroule. Vous restez "bouche bée" sur vos plans pourtant bien fignolés ! Adieu veaux, vaches cochons, la fable se vérifie, la force du Destin a tranché... 

 

 

 Pourquoi m'as tu abandonné ? Vous êtes un objet, un animal, une personne... et vous vous adressez à  quelqu'un qui vous a abandonné.  Vous lui dites vos interrogations, vos sentiments.

 

1.Je suis une montre en or, de luxe, sertie de diamants, à remontoir manuel, aux aiguilles scintillantes. J'étais ta fierté quand tu m'as achetée aux prix de beaucoup de sacrifices car j'étais onéreuse. 
Je faisais ta fierté, tu me montrais, m'exhibais... Et pourtant aujourd'hui je dors dans un écrin au fond d'un tiroir. 
Pourquoi m'as tu abandonnée ??? 
A l'heure des portables, tu n'as plus besoin de moi. Dans ta voiture les horloges sont digitales et la facilité fait place à l'esthétique. 
Posséder une montre auparavant était une fierté. La première montre était souvent le cadeau de première communion et nous étions admirées, comparées, adulées. 
Mais aujourd'hui tout va trop vite et c'est plus facile d'interroger son portable, de se connecter à son ordinateur qui souvent sans que l'on lui demande affiche l'heure, la date, la météo... Alors c'est vrai que mon petit écran fait désuet à côté des ces écrans super modernes mais moi au moins je ne me dérègle pas à la moindre coupure d'électricité, il suffit de me remonter chaque matin et je suis fidèle pour la journée. 

 2.Je suis une tasse à café ! Autrefois, après le repas de midi, je prenais place sur la table de la salle à manger. C'était l'heure du cérémonial "Conversation autour d'une tasse de café". En porcelaine blanche simplement égayée par de discrets myosotis couleur du ciel, j'étais l'objet essentiel de ce moment particulier où les conversations s'animent, s'échauffent, se particularisent. Je me sentais la pièce essentielle : pas de conversation subtile sans ce breuvage coloré et cette tasse toute en subtilité ! Alors ? Pourquoi m'avoir reniée pour une autre plus moderne, outrageusement colorée, sans finesse spirituelle, sans antécédent de noble lignée, sans l'âme des aïeux. Décidément, les hommes sont bien volages, ingrats  et changeants. Je suis enfermée désormais dans le noir absolu d'un placard et j'écoute la rage au cœur, les éclats de voix et de rire de la famille qui m'a reniée. Je suis une tasse à café dépressive, je broie du noir et ne prédit plus que des évènements douloureux... JG

 

 

 FACULTATIF : Vous vous souvenez du conte " Le petit Poucet" ? Essayez de le réécrire en le transposant à l'époque actuelle.


Il était une fois, il n'y a pas si longtemps, un jeune couple, d'une quarantaine d'années, qui habitait un petit pavillon cosy dans un quartier bourgeois à proximité d'une grande ville. Lui, Romain, était informaticien et rentrait tard chaque soir ; elle, Amélie était bien occupée entre son travail de laborantine en pharmacie et ses trois enfants : Ludovic, 13 ans, Philippine, 11 ans et le petit dernier, Octave, 18 mois. Philippine, rusée, avait fait les yeux doux à son père qui s'était laissé fléchir par toutes les simagrées féminines. Elle avait réussi à décider ses parents à acheter un chien. 
C'est ainsi que toute la famille se rendit à la SPA. Après un choix difficile, ils repartirent avec un jeune chien qu'ils nommèrent Carabi. C'était un bâtard, mais tellement mignon ! Au début, excité par la nouveauté, chacun briguait la prérogative qui de le nourrir, qui de le promenèrent tous jouaient avec lui avec entrain. 
Puis ce qui devait arriver arriva. Ils se lassèrent et délaissaient le pauvre animal de plus en plus dans sa corbeille, n'ayant plus un regard pour lui. Le sortir devint une corvée ; ça n'amusait plus du tout les enfants ; les parents n'avaient plus le temps. 
Un soir, Ludovic, qui ne dormait pas encore entendit ses parents chuchoter. Ils voulaient remmener Carabi à la SPA. Il n'en était pas question. Il en parla à sa sœur et tous deux redoublèrent d'attention pour le chien qu'ils avaient tant désiré. Ils montraient une colère sans nom chaque fois que leurs parents menaçaient de se débarrasser de Carabi. Les parents persistaient dans leur projet. 
Un beau samedi après-midi, Amélie emmena Octave jouer au parc, accompagné de Carabi. Les deux grands étaient restés avec leur tablette. Le chien, heureux de sortir, de pouvoir gambader, courait de ci de là, cherchant à attraper les pigeons ; peu à peu il s'éloigna loin du toboggan, loin du tas de sable. Amélie ne s'en souciait guère tandis qu'elle papotait avec une maman. Puis elle rentra à la maison, sans le chien. Elle l'avait oublié ! Les enfants se mirent à pleurer, versant toutes les larmes de leur corps, accusant leur maman de l'avoir fait exprès. Ils voulaient partir à la recherche de leur chien, mais il se faisait tard, les parents devaient sortir et la baby-sitter allait arriver d'une minute à l'autre. Ils eurent beau supplier, rien n'y fit. « On retournera au parc demain » promit Amélie embarrassée. 
Quand Romain et Amélie rentrèrent de leur soirée, ils virent une boule brune qui gémissait, blottie sur le pas de la porte. Carabi avait retrouvé son chemin ! Inutile de vous dire la joie des enfants, joie pas forcément partagée par les parents qui avaient espéré qu'un promeneur recueille leur chien. 
Quelques mois plus tard, lors d'une sortie aux champignons, Carabi, comme à son habitude, courait de ci de là, fouinant quelques musaraignes cachées sous les feuilles, flairant la trace d'un lapin ; il s'éloignait de plus en plus de la petite famille. Quand l'heure fut venue de rentrer, on appela Carabi, on le siffla, on marcha de ci de là à sa recherche. En vain. Carabi ne revenait pas. Il était perdu. 
Romain et Amélie, se sentant fautifs, regagnèrent la voiture, un brin de honte leur trottant dans la tête ; les enfants traînaient les pieds, silencieux, désespérés, résignés. 
Quelle ne fut pas leur surprise de voir Carabi qui les attendait sagement assis auprès de la voiture ! Cri de joie des enfants, joie dissimulée des parents. 
Finalement une solution fût trouvée. Ils n'abandonneraient pas lâchement Carabi. Un petit garçon de la classe de Philippine réclamait depuis longtemps un chien. Après de nombreuses discussions, il fût décidé que Carabi serait en garde alternée, une semaine dans une famille, une semaine dans l'autre. 
On ne demanda pas l'avis de Carabi...


 

Publié dans ATELIER ECRITURE

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