Expo et conférence : Du parchemin à l'enluminure

Du samedi 15 mars au samedi 29 mars 2014, la bibliothèque vous propose une superbe exposition d'enluminures réalisées par Marie-Françoise Poitout, aux heures de permanence (lundi et mercredi de 16h30 à 18h30 et samedi de 11h à 12h). Les lundis 17 et 24 mars 2014, Marie-Françoise donnera à 16h30, une conférence : « Du parchemin à l’enluminure »

L'enluminure est une peinture réalisée, au Moyen-âge, du Ve au XVe siècle, dans l'occident chrétien, pour apporter de la lumière aux textes ou aux partitions musicales. Essentiellement religieuse jusqu'au XIIe siècle, l’enluminure avait pour but de séduire, d’accrocher l’œil, de fasciner le public. A partir du XIIIe siècle, on va la retrouver dans les livres de chasses, les herbiers, les contes, les livres de médecine ou de pharmacie, les pharmacopées… L’enluminure sera produite dans les monastères, les ateliers, par plusieurs personnes, ce qui explique qu’elle ne sera jamais signée. Le Moyen-âge, contrairement à ce que l’on a tendance à croire, est une période artistique très colorée : vitraux, fresques, sculptures, architecture : tout est en couleur. C’est pour cette raison que l’on retrouve or, argent, bronze et toutes les couleurs sur les enluminures. Le papyrus étant fragile et buvant les couleurs, c’est le parchemin qui en est le support idéal. Le vélin (peaux d’animaux mort-nés : veau, cabri, agneau) étant fort rare, donc fort cher, n’est guère utilisé, on se sert donc de parchemins en mouton ou en chèvre. La peau est écharnée (enlever la chair), ébourrée (enlever les poils) et trempée dans la chaux vive. Il existait, à l’époque, un véritable marché du parchemin et des produits qui s’y rapportent. Dans les peaux de chèvre qu’elle emploie, Marie-Françoise Poitout peut découper huit formats A4, deux plus petits et les chutes seront utilisées pour des signets. Elle doit faire tremper la peau dans l’eau, l’étendre sur une planche de bois, combler les éventuels trous au blanc de Meudon avant d’attaquer la peinture. Celle-ci, de la feuille d’or, à l’argent, au bronze, en passant par le lapis-lazuli, la calcédoine, les ocres, mêlés à la gomme d’acacia ou à la colle de poisson, est essentiellement minérale ou végétale. Utilisant les techniques de l’époque, par exemple, sept couches pour un visage, il faudra à Marie-Françoise de 30 à 200 heures de travail pour la réalisation d’une enluminure, suivant la taille. Les enluminures seront en pleine page, une lettre, une marge... Toutes les pièces exposées à la bibliothèque sont des copies, Madame Poitout se définit comme une artisane des métiers d’arts, reproduisant des œuvres dans les conditions identiques à celles utilisées au Moyen-âge et non comme une artiste créant ses propres pièces, bien qu’il lui soit arrivé de le faire à quelques reprises. Les pinceaux à un ou deux poils sont essentiellement en poils de martre et en poils d’écureuil pour l’or.

Si vous n’avez pu assister à la conférence du lundi 17 mars, Marie-Françoise sera à nouveau présente le lundi 24 mars 2014 à 16h30, pour une seconde conférence. N’hésitez surtout pas à venir lui poser des questions. Outre sa passion pour l’enluminure, Marie-Françoise aime, transmettre son savoir et organise régulièrement des stages, le programme de l’année 2014 est à la bibliothèque.