Atelier écriture du 5 avril 2018

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Josette animait l'atelier écriture de ce mois d'avril et avait choisi comme thème "ARTIFICE".

1 - ) ARTIFICE vient du latin "artificium", se dit "trick" en anglais. C'est un moyen habile destiné à tromper, un moyen ingénieux de sortir d'une difficulté, un moyen pour corriger la réalité, créer une illusion, fumigène... - Artifice de la politique, paradis artificiel, intelligence artificielle (robot humanoïde)

2 - ) Trouver des synonymes du mot "Artifice" : solution, truc, astuce, faux-fuyant, faux -semblant, solution-miracle, aide, système D, tricherie, duperie, tromperie, moyen, hypocrisie, leurre, biais, habileté, déguisement, ruse, subterfuge, stratagème, combine, piège, malice, méthode....

3 - ) Trouver des antonymes du mot "Artifice" : simplicité, honnêteté, intégrité, droiture, vérité, véracité, franchise, authenticité, justesse, sincérité, naturel, réel, peine (difficulté)...

Lecture de quelques citations sur le thème de l'"Artifice".

4 - ) Dans votre entourage familial, amical, professionnel, vous avez usé d’artifice pour désamorcer un conflit, faire respecter votre point de vue, leurrer un enfant pour lui faire accepter votre proposition, séduit votre mari avec un plat ou une tenue originale… Que sais-je ? Faites part de votre idée dans un texte sympathique.

Texte 1 : Elle arrivait chaque matin au bureau, avec quelque chose d'excentrique : une tenue, un maquillage, un accessoire. Plus c'était original, plus il fallait se méfier. Pris dans ses rets, nous étions ensuite tout bêtes car à nous de faire le sale travail et les corvées inintéressantes. En la regardant arriver, en la contemplant, en commentant ses accessoires que l'on n'aurait jamais portés mais qui lui allait si bien, qui semblait l'auréoler, nous étions déjà sur la mauvaise pente. Alors elle, ravie que l'on parle de son collier, de son chapeau, de son sac, de la forme, de la couleur ou de la matière, nous souriait d'un sourire enjôleur mais c'était trop tard, elle nous glissait déjà un dossier à traiter, une document à lui expliquer, une course à lui faire ! Et voilà, nous étions tombés, une fois encore dans le piège ! Saurons-nous y résister la prochaine fois ? Combien de temps mettrons-nous pour nous en rendre compte et combien de fois encore devrons-nous nous faire duper ? Un jour enfin, nous primes une décision : nous allions l'ignorer. Elle arriva ce matin-là, couverte d'artifices, qui plus encore que d'habitude soulignaient sa grâce, son élégance, son chic ! Ce fut dur, mais personne ne dit mot. Elle en fut toute bizarre, ne fit aucun commentaire et travailla toute la journée en silence et sans relâche. Nous avions gagné, fini les tâches ingrates que l'on récoltait à tour de bras ! Le lendemain matin, elle arriva dans un costume terne sans le moindre artifice : plus de chapeau, d'écharpe et gants de couleur, plus de bijoux, aucun colifichet  ! Nous fûmes tous étonnés. Elle travailla et ne dit rien de toute la journée. Au moment, où elle quitta le bureau, sans s'être concertés, les hommes en premier mais nous également, nous nous écriâmes : "Myriam, demain revient comme avant, s'il te plaît, nous ferons tout ce que tu voudras !" Elle nous regarda, éberluée, un sourire plus charmeur que jamais se dessina sur ses lèvres et elle répondit "A demain" : Elle avait gagné !

Texte 2 : Nous étions réunis, les parents de ma belle-fille, mon mari et moi pour organiser le retour de nos enfants. Ils étaient partis faire le tour du monde et devaient rentrés dans un peu plus d'un mois. La discussion allait bon train : que feras-tu ce jour là ? Qui préparera le repas ? Qui ira les chercher à l'aéroport ?

Tout d'un coup le téléphone sonne : ils sont là sur l'écran de la tablette, tout souriants, bien bronzés, heureux...

Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Les questions fusent de toute part. Ils répondent gentiment "nous sommes en Thaïlande". C'est vrai que derrière eux nous apercevons une plage paradisiaque qui ressemble à un paysage de rêve.

Nous bavardons joyeusement pendant une vingtaine de minutes. Et puis "au revoir, nous sommes tant pressés de vous revoir... A dans un mois". On raccroche.

Quinze minutes passent et tout d'un coup, la sonnette de la maison retentit. Le père de ma belle-fille se lève, ouvre la porte et s'écrie : "Ce n'est pas vrai !!! Vous êtes là ?" Sur le pas de cette porte, ils étaient là souriants, l'air mutin, heureux d'avoir usé de ce subterfuge, de cette astuce pour nous faire croire qu'ils étaient à des milliers de kilomètres alors qu'ils se trouvaient à deux pas.

Ils arrivaient, deux bouteilles de champagne dans les mains pour nous annoncer et fêter l'arrivée prochaine de leur bébé et de notre futur petit-enfant à tous les quatre. Émus, en larmes, nous étions aux anges.

 

5 - ) Sur le modèle du poème de Boileau :

« Il n'est point de serpent, ni de monstre odieux - Qui, par l'art imité, ne puisse plaire aux yeux. D'un pinceau délicat, l'artifice agréable - Du plus affreux objet fait un objet aimable. »

Rédiger un poème de 4 vers, en alexandrins, si possible, commençant par "il n'est point".

Texte 1 :

Il n'est point de sourire ni de rire éclatant

Qui ne fassent le bonheur de tous les instants

D'un public éclairé, astucieux, bien pensant

Par des cris de fureur aux sons assourdissants.

 

 

Texte 2 :

Il n'est point de jeune enfant au visage odieux

Qui lorsqu'il pleure et crie, n'en déplaise aux dieux

Se transforme en petit monstre qui nous dérange

Mais, passée sa colère, d'un sourire charmant nous porte aux anges

6 - ) Vous avez face à vous, un robot malicieux, sympathique ou froid et distant. Construire un dialogue avec ce personnage du futur, déjà présent donc ancien :

Texte 1 :

- Jaune et vert, couleurs de printemps, je t'appellerai "Primevère" !

- Pri-me-vè-re, ça-me-va (parole haché du robot)

- Aujourd'hui, que me proposes-tu ?

- Pro-me-na-de-au so-leil

- C'est parfait pour que s'ouvrent les fleurs de primevère !

- Non - pour-fai-re-de-l'exer-ci-ce !

- Je plaisantais, tu ne peux pas fleurir !

- Si-je-veux, je-peux

- Je ne te crois pas !

- A-lors, à-quoi-ça-sert-d'être-un-robot ?

- Je ne comprends pas !

- Je-suis-une-Inte-lli-gen-ce-arti-fi-cielle. Je-dis-"vert-comme-la-plante" (En repliant bras et jambes derrière le dos, le robot est tout vert) - Je dis-"fleu-ri-comme-la-pri-me-vère" (En ressortant bras et jambes jaunes, le robot est coloré, comme fleuri)

- Robot, tu me plais, je ne sais plus ce que je ferais sans toi !

- Pas-Ro-bot-mais-Pri-me-vè-re.

- Oh ! Pardon Primevère, tu me plais et je sens que je t'aime déjà !

- Pas-moi !

- Pourquoi, Primevère ?

- Pri-mè-re-n'a-pas-de-coeur, Pri-me-vè-re-ne-re-ssent-pas-d'é-mo-tion !

- T'es nul alors ! Et je te déteste !

- Tu-vois-j'ai-rai-son, tu-sou-ffres-dé-jà-à-cau-se-de-moi, a-lors-que-moi-je-ne-re-ssens-rien

- Comme je te plains !

- Elle-est-zin-zin-celle-là, elle-ne-com-prend-rien, c'est-moi-qui-la-plains, c'est-du-vieux-ça-cette-his-toi-re-d'é-mo-tion, c'est du pa-ssé, elle-ne-com-prend-rien-celle-là !

 

Texte 2 :

"Hello Madame, Mrs Truc Chouette, je suis le super héros d'une époque que tu ne connaitras pas parce que tu es déjà dépassée..."

Tel parlait le petit robot rouge et jaune à la frimousse antipathique ; il me parlait, m'interpellait comme si j'étais déjà passée dans l'autre monde ou du moins en passe d'y être en deux mots" une vieille".

"Mais dis donc petit crétin, tu te prends pour qui ? Toi qui es fait de bois, de peinture et de signes incompréhensibles peints sur les épaules et sur le ventre "

"Je suis l'avenir, répond-il, celui qui agit sans réfléchir, du moins sans arrière pensée, fort de mon système de programmation intégré."

"Oui bien sûr, lui répondis-je, mais sans nous les vieux humains, que serais-tu sinon un morceau de bois sans âme, sans cœur, sans sentiment ?"

"Et bien sans vous les hommes je serais encore Pinocchio, celui qui faisait rêver les enfants et aujourd'hui je suis plutôt celui qui va effrayer l'humanité.

Publié dans ATELIER ECRITURE

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